Écriture
On a besoin de bien peu pour écrire, mais ce peu est vital.
Pour écrire, l’outillage est très minimal : un ordinateur, un bon traitement de textes et surtout de la ténacité. Ça ne s’achète pas, la ténacité.
Et en plus, je crois bien que ça s’érode…
Quelqu’un m’a dit un jour que le traitement de textes, il l’avait dans la tête. Je n’ai alors pas eu la présence d’esprit de lui demander si son imprimante était
connectée en USB, en Bluetooth ou par télépathie…
Quoi qu’il en soit, je doute qu’il existe encore aujourd’hui un éditeur acceptant les manuscrits.
Il est vrai qu'écrire à la main ou au traitement de textes, cela impacte le style de manière sensiblement différente, alors qu’est-ce qui est le mieux ?
Il y a quelques années, j’ai essayé Scrivener sans découvrir à quoi il pourrait m’être utile. J’ai eu le sentiment que cela permettait de
faire l’écrivain
, mais pas d’écrire. De plus, irrespectueux de la typographie française.
Je n’aime guère que le logiciel s’interpose, voire m’impose sa culture, ses méthodes ou son flux de travail. D’une manière générale je n’apprécie pas ce qui
me met des bâtons dans les roues en prétendant m’aider.
Par contre j’aime parfois utiliser Scapple pour jeter en vrac des idées, puis les structurer, les relier, les développer ou, le plus souvent,
les abandonner. Il se complète assez bien avec un dictaphone, que j’utilisais surtout lors de longs trajets en voiture.
Il y a aussi un bloc de petites feuilles de 8 sur 8 en strates diversement colorées ; lorsque la couleur change, il est temps de
jeter toutes celles qui trainent en vrac sur mon bureau…
J’utilise donc essentiellement Microsoft Word, agrémenté de quelques macros et d’un set de raccourcis-clavier. Un clavier silencieux, fin, et
discrètement rétroéclairé pour travailler dans l’obscurité.
Un autre outil très important : les dictionnaires. Mais lorsque j’y fourre mon nez, j’ai tendance à ne plus savoir les refermer.
Il faut aussi du temps, du silence et du calme ; la nuit m’en offre sans compter, et de la meilleure qualité.
J’allais oublier le fauteuil ! Eh bien pour moi c’est une chaise de bureau confortable et réglable dans tous les sens. Pas d’accoudoirs, pas d’appuie-tête,
pas de luxe inutile.
Enfin, je ne sais pas si on peut classer cela parmi les outils, mais une maison d’édition et des relecteurs professionnels, ça peut aussi s’avérer indispensable
le jour où il nous semble avoir achevé un roman…
Il va sans dire que ce qui manque le plus, généralement, c’est le temps.
J’ai pu tester pendant deux mois la journée de 30 heures :
dix heures pour dormir, treize à quinze heures pour travailler (en trois tranches), et le reste pour faire tout ce qu’on veut. Socialement décalé, certes,
mais efficace.
Cela dit, que la journée dure 30 heures ou pas, le temps file toujours plus vite.
Je lis peu, et lentement. Les deux seules raisons qui m’y poussent sont le besoin de m’informer ou celui d’apprendre. Cela peut aussi bien porter sur
le contenu que sur la forme ou le style.